Répertoire des danses du Roudelet Felibren depuis 1933

LE PAS D’ETE
Ce type de danse autrefois fort populaire en Provence était en fait réservé aux meilleurs danseurs, qui pouvaient ainsi faire admirer leur souplesse et virtuosité, mais aussi leur mémoire étant donné les pas compliqués et variés qu’ils devaient exécuter.
Les variantes en étaient très nombreuses et on atteint leur apogée au 19ème siècle sous l’influence très académique des maitres de danse de l’armée et de la marine.


LES FILLES DE MARBRE
Ce titre un peu singulier «ballet des filles de marbres» fut attribué à une vieille mélodie populaire introduite dans une comédie vaudeville du siècle dernier. Le thème en est le suivant : à tour de rôle, un danseur se détache, d’un cercle ou demi-cercle, pour exécuter un solo qu’il préfère ou qu’il réussit le mieux et entre chaque solo, tous reprennent, comme un refrain, le pas du début.


LE PAS GREC ou Pas Phocéen
Cette danse se repose sur une tradition chorégraphique remontant au 19ème siècle.
Le «Pas grec» est en quelque sorte une leçon de danse. Un danseur exécute les pas que ses camarades reprennent ensemble. C’est une danse très technique qui montre un bel exemple de pas classiques.


LA MATELOTE
Le danseur pieds nus et en costume de marin, reproduit tous les gestes accomplis par les matelots durant sa journée de travail : ramer, tirer les filets, hisser la voile, grimper dans les haubans, scruter l’horizon, le tout entrecoupé de pirouettes, ailes de pigeons, pas de zéphir…
C’est une danse qui demande pas mal de virtuosité et nécessite la connaissance de nombreux pas classiques.
Cette danse imitative est demeurée très populaire en Provence Maritime où le public en exige une grande perfection.


LA MOISSON
Aux portes de Marseille, saint Jean de GARGUIER est depuis l’époque antique un lieu de culte agraire renommé. Jusqu’au 19ème siècle, les processions revêtaient un caractère pittoresque où l’on se livrait à des danses extravagantes avant de mimer la moisson à l’aide de leurs outils de travail. Les travaux des champs ont toujours été à la source de danses imitatives qui animent les rites de la culture. Ces danses de semailles et de récoltes étaient destinées à promouvoir les récoltes futures par une sorte de magie sympathique. Une fois le travail finit, les danseurs exécutaient la fête de la moisson, avec une vivacité qu’on aurait pu croire éprouvée par les durs travaux de champs


LES FILEUSES
Cette danse de la famille des « bergères » et « jarretières » évoque avec finesse la déconvenue d’un coq de village qui courtisait trop de filles à la fois.
Le thème du fil a suscité une foule de mythes, de rituels et de superstitions, faisant et défaisant les liens de la vie quotidienne et ceux de la destinée, sachant qu’au motif lier-délier était attribué une action sur la vie cosmique, les danses à liens évoquent le système solaire et la dépendance des planètes par rapport au soleil


LES CORDELLES
Danseurs et danseuses entrecroisent des rubans (souvent rouges et jaunes , couleurs de la Provence) autour d’un mât puis défont cette tresse en accomplissant les mêmes gestes, mais en sens inverse. Le mât dressé, symbole d’offrandes sert de trait d’union entre le ciel et la terre : c’est par lui que montent les prières et que redescendent les forces bénéfiques. Ces idées anciennes s’étant perdues au moyen-âge, on crût qu’il s’agissait d’une danse imitative du métier de cordelier et on lui adapta des paroles sur le tressage des cordes.

 

LA FRICASSEE
Très répandue, la Fricassée mime les jeux de l’amour. Un couple se taquine, puis très vite on se menace, on se tire le nez, les cheveux et tout s’envenime. Mais heureusement, comme il se doit, on se réconcilie, on s’embrasse, et tout est bien qui finit bien.
Mais les spécialistes qui se sont penchés sur l’histoire de la danse y voient beaucoup plus. A l’origine, ce fut une danse rituelle, une pantomime magique qui figure la lutte du printemps chassant le vieil hiver.
Les soldats de Napoléon qui la goûtaient fort, contribuèrent largement à sa diffusion.


LA FARANDOLE
La farandole provençale est une chaîne de danseurs se tenant par la main et se déplaçant vers la gauche. Apparue au XVIIIè siècle, elle symbolise la cohésion sociale par le rythme soutenu et les évolutions serpentines par lesquelles le meneur entraîne toute la population au gré des configurations du village. C’est une danse imitative : les mouvements des bras des danseurs rappellent le vol des grues, oiseaux migrateurs annonciateurs des beaux jours, et les évolutions font penser aux ondulations du serpent, symbole de vie et de fécondité
Mais, à la Révolution, elle marquera les consciences par ses excès. A la fin du XIXè siècle, c’est avec les concours de farandoles en pas techniques, enseignés par les maîtres de danse démobilisés, qu’elle redeviendra populaire, d’abord dans le Gard, puis dans toute la Provence sous des formes techniques, simples ou mixtes.


LA MORESQUE
Cette danse est en fait la dernière figure d’une moresque autrefois très populaire en basse Provence. Tenant une épée à la main droite et une orange à la main gauche chaque cavalier se plaçait près d’une danseuse et lui présentait l’orange avant de croiser le fer en cadence. On voit généralement un symbole solaire de fertilité et d’abondance dans ces fruits d’or. A partir du 18ème siècle la procession dansée qui précédait le duel fut parfois remplacé par un menuet.


LE QUADRILLE
Issu de la contredanse, il se répandit rapidement dans tous les pays de tradition occidentale vers le milieu du 19ème siècle. Celui que nous vous présentons comporte différentes figures et thèmes musicaux.
Dans les anciens quadrilles, il y avait 5 figures et 3 thèmes musicaux avec 2 anciennes contredanses dont les plus connus sont la chaîne des dames ou le galop du célèbre quadrille des lanciers


LES COCOS
Le caractère rituel de la danse des cocos apparait dans l’obligation pour les danseurs, de porter un costume blanc symbole de pureté et de se noircir le visage afin de se rendre méconnaissable. Ils fixent à la poitrine, aux genoux, aux coudes et aux mains des moitiés de noix de coco qui s’entrechoquent dans leur évolution. Le rôle de la danse est d’éloigner les mauvais esprits par un vacarme organisé. A l’origine, les cocos sont une danse de la fertilité.


LES JARDINNIERES
Les danseurs tenant des arceaux abondamment fleuris et portant des paniers remplis de fleurs, avancent en 2 files parallèles, puis se livrent à un jeu de chassés-croisés en balançant les arceaux. Ils forment ensuite une voute et d’autres motifs rituels, avant de reformer les 2 lignes. Cette danse est destinée à assurer le renouveau végétatif et la fécondité.
Il est à noter que les couplets chantés et mimés tendent à accentuer l’efficacité du rite.


LA VOLTE
C’est l’ancêtre de la valse. Elle obtint dès la fin du 15ème siècle un succès qui ne fut égalé que par celui du menuet 200 ans plus tard. Elle fit littéralement fureur en basse Provence où les jeunes gens et jeunes filles s’y entraînaient car pour la première fois ils dansaient enlacés, levant les jambes et montrant les jupons mais ils risquaient d’être excommuniés car le clergé trouvait cette danse très osée.
On disait que les garçons faisaient virevolter les filles.
Nous avons remis à l’honneur le célèbre « saut majeur » décrit par les chorégraphes de la renaissance
L’indécence de la danse entraina la création de dessous féminins spéciaux destinés à sauvegarder l’honneur des cavalières lors des « grands pas et écartements de jambes » qui indignaient Thoinot Arbeau (Orchésographie Paris 1588). Introduite en Allemagne elle nous revint sous le nom de Waltzer pour devenir enfin la valse contemporaine.


LEI CHIVAU FRUS (du vieux Français « frusque », fringants)
Ces chevaux jupons figuraient dans presque toutes les fêtes de Provence.
Un cheval de carton accroché par deux rubans en sautoir sur les épaules. Ils portaient un chapeau à plumet et des cocardes.
A l’origine danse de carnaval, les chevaux fonçaient sur les dames pour les effrayer tandis qu’on leur offrait des châtaignes dont ils ne voulaient pas (paroles contenant l’histoire de Madame de Limagne).
Notre escadron de cavaliers est divisé en 2 camps, précédé d’un héraut d’armes et de 2 porte-enseignes : 1 pour MARSEILLE et l’autre pour ARAGON.
On les retrouve aussi dans la fête Dieu du bon roi René, « le carrousel », parfaitement domestiqués.


LEI BOUFET
On exécute cette danse le mercredi des cendres.
Les «Boufetaire» faisaient partie du cortège de carnaval. Des jeunes gens vêtus de chemises blanches de femmes, des rubans aux épaules, des grelots aux pieds, un soufflet à la main, des joues enfarinées, le front signé de cendres, font une marche à «pèd cauquet» (en sautant d’un pied sur l’autre). Pendant la danse, on égrène des couplets grivois. Les danseurs soufflent au postérieur de leurs camarades, tout en évoluant sur deux files, en cercle, en spirales, avec des demi-tours brusques pour changer de sens et de partenaires. Le soufflet est garni de suie ou de farine et servait aussi à écarter les badauds
On y trouve un symbole lunaire : la spirale. Le pas boîté, ainsi que la ronde à renversements caractérisent la civilisation paysanne, car ils soulignent la faiblesse de la nature en début de cycle. Les sauts en cadence sont des appels pressant aux forces de la végétation, le soufflet insuffle ces forces à la nature endormie. Cette danse se retrouve aussi dans plusieurs régions de France : Pyrenées, Jura, etc


LEI FIELOUA
Cette danse se rattache à une très vieille tradition de culte solaire et binaire. Le caractère religieux est attesté par le fait qu’encore de nos jours elle est exclusivement réservée aux garçons. Elle a peu à peu perdu sa valeur sacramentelle pour devenir danse de carnaval où les exécutants, sous le couvert de leurs masques et costumes étranges, chantent des couplets grivois ou satiriques fustigeant les personnalités locales. Muni d’une très longue quenouille enroulée de papier coloré et d’une bougie allumée en son centre, lei fieloua parcourent la ville à la nuit tombée.


LE TAMBOURIN
Danse vive et brillante, généralement exécutée par une ou plusieurs jeunes filles qui s’accompagnent d’un tambour basque. Elle témoignes d’une influence espagnole encore sensible dans la région marseillaise, mais sans corrélation avec le Branle Montagnard du même ton, autrefois fort populaire en Provence.
Nous le présentons sous forme de ballet


LE MENUET
Très populaire en Provence dès la fin du 17ème siècle, il s’y maintint jusqu’au 19ème siècle.
Notre menuet est une variante locale des nombreux menuets classiques qui se dansaient dans toutes les provinces de France. Il alternait souvent avec la contredanse en vogue à la même époque.


LE RIGODON ou RIGAUDON
C’est la danse reine en Provence (comme la volte) contre laquelle au 17ème siècle, Monseigneur Godeau, évêque de Vence, mena une lutte sévère. Pour lui, c’était le démon qui avait inventé cette danse indécente et scandaleuse. Le fait de lever très haut la jambe, pour des villageoises qui à l’époque ne portaient pas de pantalon, pouvait paraître, en effet peu convenable. Danser le rigaudon était donc devenu un péché et les prêtres étaient tenus de refuser l’absolution à qui s’accuseraient de l’avoir dansé.
Danse de fertilité et d’attirance réciproque.
A l’époque, tout tambourinaire surpris en train de jouer un rigodon était passible d’une amende et les danseurs étaient excommuniés.


BALLET DES OLIVETTES ou DANSE DES EPEES
Des spadaires tout de blanc vêtus, figurent un combat animé en entrechoquant leurs armes. Ils forment ensuite un cercle autour de l’arlequin afin de l’emprisonner. Alors plaçant leurs épées en étoile autour de son cou, ils simulent une mise à mort. Puis disposant leurs épées de manière à former un pavois improvisé, ils élèvent leur victime à bout de bras pour en symboliser la résurrection. Cette danse interprétée dans tous les pays d’Europe, est généralement le symbole du renouveau végétatif, d’où le vêtement vert que la tradition impose à l’arlequin, meneur de jeu.


LE BRANLE DE ST ELME
Autrefois à Marseille, on célébrait avec faste le lancement et le baptême des barques de pêche, où les jeunes filles et garçons exécutaient un brandi endiablé, espèce de rigodon panaché de farandole. C’est à partir de ce thème traditionnel que nous avons réalisé un montage évocateur de nos traditions maritimes. Fifres, tambourins, bravadeurs, prud’hommes, pêcheurs, pescadou, marchandes d’oranges, poissonnières, tous vont surgir du passé en une procession colorée avant que n’éclate la danse.


LA GAVOTTE
Dans la région de Gap, la jeunesse de ces rudes montagnes, enfermée durant tout l’hiver, dansait dans les granges et les écuries. Les danseurs rivalisaient de justesse, de précision, de rapidité, dans les pas compliqués.
La Gavotte, partie d’un simple branle paysan gagna la cour des rois de France : de Louis XIV à Louis XVI. Puis elle passa au théatre favorisant la renommée des grands danseurs car elle renfermait tous les pas de ballet classique ; jetée, pas de basque, de zéphyr, ailes de pigeon, brisés, etc…
Au début du XIXe siècle, l’armée française jusque dans les années 1880 pratiquait les danses de caractères associées à l’enseignement et l’attribution de brevets comme le brevet de boxe française, de bâton, de canne, d’escrime ou de sabre.
Le titre de Prévôt de Danse, était décerné au danseur qui présentait devant un jury une chorégraphie prestigieuse en souplesse et pas technique
Aujourd’hui encore, les jeunes danseurs qui désirent obtenir le diplôme de Prévôt de danse, doivent au cours d’un Assaut de Danse qui se déroule une fois par an le jour de l’ascension, exécuter avec aisance un enchaînement de pas techniques qui sera évalué par un jury composé généralement de sept Maîtres de Danse.


LA GIGUE OU ANGLAISE
Cette danse nous vient du Royaume Uni. Les marins qui l’exécutaient avant de quitter le sol natal, lui attribuaient certainement un sens rituel.
Le soliste salue les 4 points cardinaux en reproduisant chaque pas dans les 4 directions.
Une gigue impeccable implique l’attribution du brevet de Maitre de danse.
Aujourd’hui encore, les jeunes danseurs qui désirent obtenir le diplôme de Maitre de danse, doivent au cours d’un Assaut de Danse qui se déroule une fois par an le jour de l’ascension, exécuter avec aisance un enchaînement de pas techniques qui sera évalué par un jury composé généralement de sept Maîtres de Danse.


LA ROUE
C’est une chorégraphie totalement inspirée par la pratique scénique des groupes de l’Est, en particulier la Yougoslavie.
Les danseurs forment deux roues qui s’emboitent une dans l’autre avant de s’éclater pour un salut final.


L’ENTREE DES MATELOTS

C’est un pas de deux, qui allie la virtuosité des garçons et la légèreté des filles. Les pas assez complexes sont de pure tradition militaire


LA MAZURKA
Toute jeune par rapport à la farandole ou la volte, elle vient d’Europe Centrale et particulièrement de Pologne. Arrivée en France au milieu du siècle dernier, elle connut aussitôt un immense succès en Provence, et CHARLOUN RIEU, le poète des Baux de Provence, nous laissa les paroles de la très gracieuse «Mazurka souto li pin». C’est en partie sur cet air que vont danser Leï Courcoussoun ; mais aussi sur l’air de «margarida (Mazurka de haute Provence) » et la Mazurka du Comté de Nice


L’ARLEQUINE
Danse de carnaval exécutée par deux jeunes filles et souvent avec un homme costumé en arlequin. La badine dans leurs mains frappe le sol pour faire appel à la fertilité et pour chasser les mauvais esprits. On retrouve aussi le symbole des points cardinaux.


LES VENDANGES
En Provence, la vigne et le vin ont eu dès l’antiquité gréco-romaine une grande importance qui n’a jamais faiblit au cours des temps. Les vignobles ont façonnés une grande partie de nos paysages et le vin a été à la fois la boisson du peuple et celle de ses élites. Cette place éminente se retrouve dans la culture populaire et dans les nombreuses fêtes agraires qui étaient consacrées au divin nectar et à sa culture. Il en reste quelques-unes aujourd’hui. Certaines ont même pris une grande importance dans l’affirmation de l’identité provençale.
Ces fêtes accompagnent le cycle végétal de la vigne, de la floraison au murissement du raisin et à sa récolte : les vendanges. Dans une Provence à forte tradition catholique, elles sont presque toujours placées sous le patronage d’un saint. Ici, pour la vigne et le vin, saint Marc et saint Vincent sont le plus souvent invoqués
Les danseurs miment les vendanges, du ramassage des grappes de raisin au fouloir pieds nus, avant de gouter le bon vin et de faire la fête.


LA BUGADE
La bugade est un terme d’origine provençale (bugado en provençal) qui désigne la grande lessive du linge de maison et par extension le lieu où on faisait la lessive. Les lavandières ou bugadières , souvent à genou près d’un cours d’eau ou d’un lavoir, lavaient le linge avec un battoir. Travail dur et fatigant.
C’était un événement de la vie communautaire qui rassemblait les femmes du village et donnait lieu à une grande fête avec repas, chants et danses


LA DANSE DU TURC
Elle s’exécute traditionnellement sur l’air « des Folies d’Espagne », très populaire sous la renaissance et repris par Lully près d’un siècle plus tard. Il s’agit en fait d’une transposition comique du ballet des olivettes dansé tout spécialement en période de carnaval, c’est-à-dire à l’époque de bouleversements profonds dans le cycle de la nature.
Ici aussi le sacrifice humain générateur de fécondité y tient une place prépondérante, mais l’appel aux forces végétatives est ici remplacé par de pressantes sollicitations à l’énergie génésique de l’espèce humaine, représentée par le couple originel : les mimiques sans équivoques des danseurs , le pas de deux qui suit la résurrection de la belle soulignent clairement le caractère érotique de ce ballet.
Déguisements et masques ont souvent varié au cours des siècles mais leur but est resté le même : faciliter l’entrée des exécutants dans le monde surnaturel par l’abandon de leur personnalité quotidienne et leur éviter d’être reconnus par les esprits mauvais. Le vacarme qui accompagne la danse avait une valeur d’exorcisme.


LA FETE DIEU
Jusqu’à la révolution la « Fête Dieu » revêtait un éclat tout particulier. C’est dans la bonne ville d’Aix-en-Provence surtout que cette célébration populaire des jeux de la fête Dieu, organisée dit-on par le bon Roi René en personne, prenait une ampleur vraiment extraordinaire. Un interminable cortège de chars et de personnages divers parcourait les rues principales aux sons des instruments. Scènes mythologiques ou bibliques, tout était bon pour l’édification du peuple de Provence. Junon côtoyait la reine de Saba et ses servantes, les âmes du purgatoire y succédaient aux diables de l’enfer, Moïse exécutait une pantomime, tandis que des faunes poursuivaient des dryades, entourés d’une Passado.
La danse des « grands et petits danseurs » où les costumes multicolores et originaux ajoutent à l’enchainement chorégraphique rapide et viril, un éclat particulier. Les petits danseurs imitent les grands danseurs tout au long de l’évolution.


DANSE DE LA SOUCHE:
La souche (la souco en provençal), est un cep de vigne qui est porté à l’église par un vigneron. A l’issue de la messe, le prêtre bénit la souche. Les danseuses donnent alors devant le parvis de l’église, une aubade en exécutant divers pas de danse sur un air de musique, entrecoupé d’un chant qui date de 1494 (l’air des Grâces de Saint Marc qui serait dû au frère Jehan Tisserant), c’est un curieux mélange de provençal, de français et de grec. Après que le bûcher soit allumé et béni à son tour, le soliste fait quelques pas de danse et jette la souche dans le brasier. Dans les temps anciens, les reste noircis de la souche étaient considérés comme ayant quelques pouvoirs magiques. En effet, l’incinération du cep de vigne aurait un pouvoir de régénération destiné à favoriser la renaissance des nouveaux plants de vigne.


LA MAZURKA
Toute jeune par rapport à la farandole ou la volte, elle vient d’Europe Centrale et particulièrement de Pologne.
Arrivée en France au milieu du siècle dernier, elle connut aussitôt un immense succès en Provence, et CHARLOUN RIEU, le poète des Baux de Provence, nous laissa les paroles de la très gracieuse «Mazurka souto li pin». C’est en partie sur cet air que vont danser Leï Courcoussoun ; mais aussi sur l’air de «margarida (Mazurka de haute Provence) » et la Mazurka du Comté de Nice


DANSES DE LA REVOLUTION
Essentiellement des contredanses comme « les plaisirs de Marseille », tiré d’un « cayet » d’un maître de musique DURAND, conservé à la bibliothèque d’Avignon ou « la psyché », titre d’un ballet de Pierre GARDEL en 1790 et mise en contredanse par J.B Hullin en 1792.
Mais aussi une « Allemande » inspirée de la description que donne Toinot Arbaut dans L’ORCHESOGRAPHIE, où 3 séquences de danse soulignées par 3 motifs dont le mouvement précise la gradation sont agrémentées de déplacements dignes et majestueux.
Et « un branle des chevaux », branle qui désigne le mouvement et par extension la danse. Il existait une multitude de Branles qui se distinguait soit par un accessoire, soit par le pas initial comme dans notre danse.